Katas
A l'origine...
Le kata ou "la forme modèle"
Les katas sont les archives du karaté. Ils ont permis de transmettre, sans écrit, le savoir de maître à élèves depuis des siècles. Ils sont pour la plupart d’origine chinoise et ont été repris par les styles de Karaté d’Okinawa.
On pourrait croire que les Katas sont des combats imaginaires. En réalité Le Kata est un combat réel contre des adversaires imaginaires. Les Katas sont le creuset pour former l’âme et le cœur du karatéka. Chaque kata permet de gravir progressivement les marches de la connaissance.
Chaque kata contient un message particulier (leur signification réside dans leur interprétation et leur application : Bunkaî) dont la compréhension passe par la pratique, par la répétition inlassable de la forme telle qu’elle nous a été transmise. Cette nécessité d’une pratique assidue se retrouvait chez les anciens dans la formule « Hito Kata San Nen » qui signifie « un kata tous les trois ans ». Il est préférable de « sentir » et travailler un nombre restreint de katas que d’en connaître superficiellement un grand nombre. Le message est alors multiple :
- La recherche de la perfection technique qui doit déboucher sur l’efficacité.
- L’attitude mentale qui se définit par Zanshin (disponibilité mentale) et Kime (esprit de décision).
- Le rythme avec des temps forts et des temps faibles suivant l’architecture du kata.
- La respiration, toujours abdominale, parfois lente et profonde, parfois sèche et rapide, souvent inaudible, quelquefois sonore.
- La maîtrise du corps et l’unification du physique et du psychique.
S’agissant d’un combat, un kata s’exécute en se livrant totalement, seule voie pour atteindre l’harmonie du corps et de l’esprit.
Championnats du monde de karaté (Paris 2012) : finales kata (hommes)
http://www.youtube.com/watch?v=fEHdfcmCnY8
Championnats du monde de karaté (Paris 2012) : finales kata (femmes)
http://www.youtube.com/watch?v=JBWfjpJEHZA
Katas débutants
La cause première
Taïkyoku signifie "le grand tout"
Taï = grand, ultime, extrême
Kyoku = efficacité ultime totale ou grand principe
Il existe 6 Taïkyokus. Les trois premiers Taïkyokus sont les plus connus, ils ont été créés par Gichin Funakoshi, à première vue dans un but pédagogique. Cependant, la marque de son fils Yoshitaka Funakoshi est tellement présente que ces katas pourraient bien être son oeuvre. En effet celui-ci cherchait à réduire le karaté physique à sa plus simple expression, ne retenant que le principal, la force, la vitesse, la précision, et l'unité d'action du corps et de l'esprit.
Les 3 derniers Taïkyokus ont été créés par Henry Plée.
Pour les débutants les Taïkyokus sont des katas de formation dont les objectifs principaux sont l'attitude du corps et l'apprentissage des déplacements. Ces katas sont les plus simples à apprendre et sont constitués de combinaisons de blocages et d’attaques.
Pour les experts, les Taïkyokus sont un rappel de la simplicité et un retour aux sources.
Taïkyoku est la prononciation japonaise de Taïchi, notion de la philosophie chinoise avec ses fluctuations entre le Yin et le Yang. Les Katas Taïkyokus devront donc être pratiqués avec force et souplesse. Ils devront refléter à la fois la stabilité et le calme de la montagne, la fluidité et le flot incessant d'une rivière.
Taïkyoku shodan
Taïkyoku nidan
Taïkyoku sandan
Katas 1er dan
Voici les 6 premiers katas à connaitre pour le passage de la ceinture noire 1er dan.
Leur nom d'origine est Pinan (Chinois). Ils ont été créé par Maître Itosu sur les bases de Kanku, Bassaï et Jion. Cette simplification des katas supérieurs a permis la promotion du karaté dans les écoles d'Okinawa.
Maître Funakoshi, pour développer le karaté au Japon, les nomma Heian (Japonais).
Hei : égal, uniforme ou apaiser, calmer.
an : Paix et tranquilité
Heian signifie donc Paix ou Pacifique.
C'est d'ailleurs le but de ces katas : apaiser l'esprit et le corps du débutant. Ils commencent et se terminent tous par une technique de défense.
Le but pédagogique des Heians est évident : aspect gymnique, travail physique et thérapeutique.
Les Heians sont après les Taïkyokus un tremplin vers les Katas supérieurs.
Les karatékas ceinture noire n'hésiteront pas à revenir souvent travailler les katas Heians pour "apaiser corps et esprit"
Heïan shodan
Heïan nidan
Heïan sandan
Heïan yondan
Heïan godan
Tekki shodan
Il était connu sous le nom de Naïhanchi. On prétend que ce kata était un des préférés de Funakoshi et c'est lui qui lui donna le nom de Tekki. La position est toujours en kiba dachi et tous les déplacements se font sur une seule ligne. De par la traduction de l'idéogramme qui associe le fer et le fait de monter à cheval, ce kata, que l'on apprend tout naturellement à la suite des Heians, servirait à "progresser avec de grandes enjambées et la force fixée à l'intérieur des cuisses." Son sens ésotérique serait le "progrès interne".
Ce kata exprime une idée de progrès. L'idéogramme de Tekki se traduit par "Cavalier de fer" en association avec la position Kiba Dachi. Il existe trois Tekkis. Ils sont bien plus anciens que les Pinans (Heians). Ils sont parfaitement représentatifs du vieux karaté.
La difficulté de ce kata est de toujours conserver une excellente position kiba-dachi, bien équilibrée. Il faut toujours être bien ancré au sol, avec les membres supérieurs et les épaules décontractées.
Katas 2ème dan
Voici les 5 katas à connaître pour passer le 2ème dan
Bassaï Daï
Il signifie "Pénétrer la Forteresse"
Bas : combattre avec stratégie dans l'intention déterminée de gagner.
Sai : territoire de l'adversaire.
Dai : grand, vaste en opposition à Sho qui signifie petit, condensé.
Ce kata est arrivé au Japon avec l'enseignement des premiers experts d'Okinawa au début du XIVème siècle. Suivant l'appellation japonaise Bassai ou Chinoise Passai, les idéogrammes ne sont pas totalement identiques. Le sens de "ba" ou "pa" est identique et exprime l'idée d'extraire, de surpasser ou même de prendre d'assaut. Le sens de "sai", "se" ou "chai" en chinois exprime l'idée de palissade, de village fortifié ou de territoire ennemi. Bassai peut être compris comme la volonté de rompre un encerclement.
Il existe une autre façon de comprendre le nom de ce kata qui peut être le fait de réaliser une incursion stratégique dans le territoire ennemi avec l'intention bien déterminée de vaincre. C'est souvent cette dernière interprétation qui est retenue. Bassaï tire son origine d'un kata avec Bo (long bâton). Le Bojutsu a des techniques de poussée très puissantes semblables à oï-zuki, aussi bien que des techniques de rotation des hanches qui sont semblables au mouvement pour frapper une balle de baseball.
Bassaï (Pénétrer une forteresse) est un des katas clé du Shotokan. Tout les katas Heians ont des techniques qui proviennent de Bassaï et Kanku. Ce kata se caractérise par la puissance, ses rotations dynamiques des hanches et la vigueur de ses techniques. Il comporte de brusques changements de rythme et des changements de direction rapides. Il est l'expression d'une situation de combat défavorable qui se transforme progressivement en situation favorable. Les blocages sont puissants et sont pénétrants dans la garde de l'adversaire.
Kanku Daï
"Regarder le ciel"
Kan : regarder
Ku : ciel, vide
Dai : grand, vaste
Kanku-Dai est le plus long des katas Shotokan puisqu'il comporte une soixantaine de mouvements. L' ouverture du kata est très intéressante pour son interprétation philosophique : les deux mains montent en triangle vers le ciel avec le regard qui suit la lucarne du triangle, avec la sensation de voir la vérité à travers le vide. Ce vide n'est pas l'absence de toute pensée, mais l'absence de pensées égoïstes, d'inquiétudes personnelles, du futur. Quand ces pensées inutiles sont éliminées, la conscience de ce qui se passe vraiment est tangible. Cette gestuelle d'ouverture se retrouve, avec des variantes dans les autres styles de karaté. La signification est générale et ancienne, pas nécessairement en rapport avec Kanku-dai. Le kata, sous sa forme courte, comme sa forme longue a subi de nombreuses modifications en 100 ans, les dernières étant dues à Nakayama Masatoshi de la J.K.A.
Kanku (Kwanku) est la traduction que Funakoshi a donnée à Kushanku. Le nom Okinawaien du kata était Koshokun (en chinois Kwang-Shang-Fu). Ce kata aurait eu pour nom celui du maître chinois créateur de ce kata, Kwang-Shang-Fu (Ku Shan Ku) qui séjourna à Kunemura sur l'île d'Okinawa entre 1756 et 1762, dans le cadre de relations culturelles et commerciales.
Empi
Son nom ancien était Wanshu et il est apparu à Okinawa en 1683. Funakoshi l'a ensuite rebaptisé Empi (ou Enpi). C'est un kata d'exécution rapide qui se distingue par ses pivots, ses évolutions au ras du sol, des montées et des descentes du centre de gravité et l'agilité requise pour une exécution fluide. C'est pourquoi ce kata signifie "vol d'une hirondelle".
Jion
Jion a plusieurs significations : amour, pitié, et fait référence à un vieux terme boudhiste ou à un vieux temple. Jion est aussi une autre manière de lire les caractères chinois Shao et Lin, qui réfèrent au célèbre temple Shaolin-si considéré comme le berceau des arts martiaux. Ce kata vient probablement de Chine : la garde de départ est une trace évidente de son appartenance à d'anciennes écoles de boxe chinoise. Il a ensuite été repris à Tomari d'Okinawa vers 1663 ou 1680. Sensei Funakoshi le présentait comme un kata de Shorin Ryu (Tomari-Te) que lui aurait enseigné sensei Itosu. Ce kata est aussi étudié dans le style Wado-ryu, Shito-ryu et en Kobayashi-ryu.
Hangetsu
Kata conseillé pour le travail de la respiration et le développement musculaire. Au cours des déplacements, le pied schématise une demi-lune en décrivant un arc de cercle. Il faisait partie des 15 katas pris par Funakoshi dans son enseignement lors de sa venue au Japon en 1922.
Katas 3ème dan
Voici les 5 katas à connaître pour passer le 3ème dan
Gankaku
Il signifie "La grue sur un rocher"
Gan : rocher
Kaku : grue
Ce kata appartenait à l'origine au groupe Shorei et s'appelait Chinto, nom sous lequel il est encore étudié en Wado-Ryu. On y retrouve plusieurs fois l'image de la grue sur un rocher. Un des points fort de ce kata est la recherche de l'équilibre sur une jambe, avec des techniques doubles des membres supérieurs. Le lien avec le style du héron en boxe chinoise semble évident : la recherche de l'équilibre, avec des mouvements exécutés sur une jambe, des variations en hauteur de centre de gravité, alternant les temps de calme dans la stabilité, comme pour hypnotiser l'adversaire, et des mouvements explosant rapidement, souvent sur rotation.
La grue ( kaku, tsuru, sagi) est l'un des deux symboles japonais de longévité, avec la tortue. Elle symbolise aussi le calme , la force interne, et la souplesse. Le déroulement du kata est linéaire.
Jitté
Il signifie "main de la pitié"
Jitte : main de la pitié
Jutte : 10 mains
Contraction d'une expression japonaise signifiant que la pratique de ce kata permet de faire face à dix adversaires. Ensemble de défenses contre des actions au bâton.
Kanku sho
"Regarder le ciel"
Kan : regarder
Ku : ciel, vide
Sho : petit, condensé
C'est la forme courte, condensée, de kanku daï, mais avec des techniques plus difficiles.
Bassaï sho
Il signifie "Pénétrer la Forteresse"
Bas : combattre avec stratégie dans l'intention déterminée de gagner.
Sai : territoire de l'adversaire.
Sho : petit, condensé.
Tekki nidan
Tekki : cavalier de fer
Nidan : 2ème niveau
Katas 4ème dan
Voici les 5 katas à connaître pour passer le 4ème dan
Unsu
Sochin
Ji'in
Nijunshiho
Tekki Sandan
Katas 5ème dan
Voici les 5 katas à connaître pour passer le 5ème dan
Gojushio Sho
Gojushiho Dai
Meikyo
Wankan
Chinte
Commentaires (1)
1. 2012-11-12
Happy to acquire knowledge .it has really help me alot